#7 – Rencontre avec Grégoire Hoppenot, Senior Banker chez Natixis et alumni ESE
Grégoire Hoppenot a occupé le poste de Vice-président au sein d’ESSEC Solutions Entreprises en 1991. Fort de 15 années d’expérience chez Rothschild, il exerce actuellement la fonction de Senior Banker chez Natixis.
Grégoire Hoppenot revient sur ses années à l’ESSEC et ses plus grands exploits professionnels.
Années à l'ESSEC
Quels ont été les moments forts de votre ESSEC ? Y a-t-il des cours, des expériences ou des stages qui ont façonné vos aspirations professionnelles ?
Je garde un excellent souvenir de mes années à l’ESSEC. Je me souviens avoir été très impliqué dans la vie de l’école. En première année, j’ai notamment effectué beaucoup de démarchage auprès d’entreprises afin d’essayer de collecter la taxe d’apprentissage de l’ESSEC. C’était d’ailleurs une étape nécessaire à l’époque si l’on voulait intégrer la Junior Entreprise ou ESE (anciennement ESSEC Direct Services).
Ensuite, durant toute ma deuxième année, je me suis beaucoup investi à EDS. Ce fut pour moi une première expérience professionnelle extrêmement formatrice (démarches commerciales, respect des délais, qualité des études, etc…).
Durant ma troisième année, je me suis investi au sein du BDE, pour lequel j’étais chargé de la communication. J’ai ensuite effectué mon service militaire comme Officier dans la Marine Nationale.
Premiers pas vers la finance
Qu’est-ce qui a guidé vos choix vers le secteur de la finance et de la banque d’affaires ?
Mon appétence pour le domaine de la banque d’affaires vient du fait que ces métiers sont très exigeants, formateurs et passionnants. De plus, les étudiants de l’ESSEC avaient le vent en poupe vis-à-vis des recruteurs en banque d’affaires. D’une manière générale, ma génération d’étudiant était très attirée par ce secteur comme cela pouvait être le cas pour l’audit.
En ce qui concerne mes premiers pas dans le secteur, j’ai décroché mon premier stage dans ce milieu grâce un ami, Jérôme, également membre de ESE/EDS qui effectuait à cette époque un stage au Crédit Suisse. Celui-ci m’a informé que l’entreprise cherchait un stagiaire. J’ai donc candidaté et j’ai finalement été accepté.
J’ai ensuite été approché par Rothschild, via un chasseur de tête, car la structure souhaitait recruter des jeunes talents. J’y ai finalement travaillé prês de 15 ans.
Par la suite, j’ai travaillé pour la Royal Bank of Scotland, puis pour Oddo & Cie jusqu’en 2015.
Depuis, je travaille pour Natixis en tant que Senior Banker.
Rôle au sein de Natixis
Qu'est-ce qui vous a attiré spécifiquement chez Natixis, et quels facteurs ont influencé votre décision de rejoindre cette entreprise ?
J’ai été approché par Natixis lorsque je travaillais encore pour Oddo & Cie. À cette époque, je souhaitais déjà être Senior Banker et le fait de rejoindre cette entreprise représentait pour moi l’opportunité d’accomplir ce souhait.
Pouvez-vous nous parler de l'évolution de votre carrière depuis vos débuts jusqu'à votre poste actuel chez Natixis ? Quels ont été les tournants décisifs ou les opportunités qui ont marqué votre parcours ?
D’une manière générale, mes évolutions personnelles et professionnelles ont toujours été très linéaires, rebondissant sur des occasions et surtout sur des rencontres.
Quels sont les projets sur lesquels vous avez travaillé chez Natixis dont vous êtes particulièrement fier ?
Je suis particulièrement fier d’avoir contribué à l’introduction en bourse au NASDAQ de Genfit, une biotech française. Grâce à cette opération, j’ai eu la sensation d’aider réellement cette structure à financer sa recherche et poursuivre sa croissance et à se développer. Ce sentiment de fierté provient aussi du fait que l’entreprise soit française. J’ai également eu une petite fierté supplémentaire grâce à cette opération : j’ai eu droit à ma photo sur Time Square !
Selon votre parcours, quelles compétences et expériences pensez-vous importantes pour quelqu'un intéressé par une carrière dans la finance et la banque d'affaires ?
Selon moi, il faut être capable de beaucoup travailler. Je considère que c’est la qualité la plus importante. De plus, il ne faut pas hésiter à toujours en faire le plus possible. C’est cet « extra mile » qui va faire la différence entre vous et une autre personne. Par ailleurs, la qualité d’écoute, qui n’est pas forcément naturelle doit absolument être développée.
Enfin, il est indispensable d’être irréprochable dans son comportement, que soit la ponctualité et l’attitude générale.
Le monde de la Finance
Vous travaillez dans le secteur de la finance depuis plus de 30 ans. Quelles tendances majeures observez-vous sur celui-ci (digitalisation, IA, crypto monnaies…) ?
La première évolution majeure que j’ai remarquée est l’évolution de la législation encadrant le secteur bancaire, notamment après la crise de 2008. La régulation est devenue beaucoup plus stricte pour les banques européennes, les grandes banques américaines bénéficiant d’une sorte de traitement de faveur en matière de régulation bancaire (moindre besoin en fonds propres, moins de contraintes sur les rémunération, etc…).
De plus, on assiste aujourd’hui à un essor de la finance verte. De nombreux critères sont apparus comme le score ESG par exemple. Je tiens d’ailleurs à souligner que Natixis était précurseur dans ce domaine. Mais il y a également d’autres critères, notamment sociaux désormais pris en compte : l’égalité homme femmes par exemple.
Quels sont, selon vous, les plus grands défis auxquels le secteur financier est confronté aujourd'hui ?
Le premier enjeu est la transition réglementaire à la suite de la crise de 2008
Le second enjeu est la transition technologique avec l’essor des néo banques, des nouvelles plateformes de trading, la hausse de la vitesse des transactions, etc… Toutes ces innovations vont (et ont déjà pour certaines) bouleverser le secteur financier.
Enfin, le dernier défi est la transition écologique car les stratégies d’investissements et de financement doivent maintenant prendre en compte les enjeux climatiques.
À quoi ressemblera, selon vous, le secteur de la finance et de la banque d'affaires dans 10 ans ? Quels seront les moteurs de cette évolution (IA, finance verte, etc…) ?
Pour moi, on essaiera toujours d’attirer de jeunes clients d’écoles de commerce. En revanche, je pense que la banque d’affaires a malheureusement aujourd’hui moins de faveurs , du fait notamment de la concurrence des autres métiers (conseils, start-up, etc…)
La technologie occupera aussi une place centrale et les enjeux réglementaires seront toujours au cœur des préoccupations, et même encore plus.
ESE/EDS dans tout ça ?
30 ans après, qu’est-ce que votre passage à ESE/EDS vous a apporté ?
Je dirais que ESE/EDS m’a apporté avant tout des amis. En effet, durant notre mandat, nous tissons des liens très forts et ce sont des relations qui resteront à vie. J’ai également eu l’occasion de me professionnaliser très vite et de devenir plus autonome. En effet, nous avons eu beaucoup d’imprévus à gérer et cela ne nous laisse pas d’autre choix que de se débrouiller seul.
Quelles étaient vos motivations pour rejoindre le cabinet de conseil étudiant ESE ? Quels moments / projets vous ont marqué ?
Je dirais que c’était pour moi un bon moyen de s’impliquer dans la vie de l’ESSEC, d’acquérir des compétences et de me professionnaliser. De plus, c’était également un moyen d’être bien rémunéré et de financer mes études.
Avez-vous un souvenir marquant à de ces deux années à nous partager (une anecdote de bureau) ?
Je me souviens que parfois nous transportions nos macs chez nous pour pouvoir continuer de travailler pour EDS. Mais à cette époque, cela n’avait rien à voir avec les macs d’aujourd’hui. Il fallait les débrancher et c’était très encombrant. On pouvait donc nous voir déambuler régulièrement dans l’ESSEC avec nos gros ordinateurs. Ce n’est pas exactement une anecdote qui s’est déroulée à un moment précis mais c’est un très bon souvenir que je garde de mon passage à EDS/ESE.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un comme moi qui vient d’arriver dans la structure ?
Il faut dès le départ adopter une posture professionnelle et non plus une posture d’étudiant. C’est l’aspect qui, selon moi, est le plus important. Le statut d’Essec n’a à ce moment plus de valeur. Vous vous devez d’être irréprochable, que ce soit au niveau des délais, des attentes des commanditaires, etc… Nous pouvons être en concurrence avec des agences, et pas seulement d’autres associations étudiantes et cela doit être neutre pour le client. Vous êtes des étudiants sur le papier mais ce statut ne doit pas ressortir dès lors que vous travaillez pour un client.
Nous remercions Grégoire Hoppenot pour ce moment d’échange privilégié